Documentaires et docu-fictions
Voici une liste de documentaires et de docu-fictions sur l'Antiquité, avec un commentaire de ma part lorsque je les ai vus. Les films sont répartis par sections selon la ou les cultures antiques abordées (Egypte, Grèce, etc.). A l'intérieur de chaque section, ils sont présentés par ordre alphabétique de titre français.
Les Grandes Reines d'Egypte
Documentaire. Royaume-Uni, 2014. Réalisation : Ian A. Hunt. Arte France. Diffusé sur Arte le 5 septembre 2015.
Présentation sur le site d'Arte+7 :
"L'histoire de l'Égypte ancienne est aussi celle de femmes hors du commun qui ont laissé un très riche héritage. Quinze pharaonnes ont régné et bien d’autres femmes ont joué des rôles clés dans la conduite des affaires de l’État. Archéologue et égyptologue de renom, l'Anglaise Joann Fletcher, aussi passionnée qu’excentrique (déjà vue dans Égypte, les secrets de la Vallée des Rois, diffusé par Arte en 2014), part à la découverte du destin de quatre femmes qui ont accédé au pouvoir en Égypte ancienne : Hétep-Hérès Ière (aux alentours de 2600 av. J.-C.), Hatchepsout (1500 av. J.-C.), Néfertari (1290 av. J.-C.), épouse du pharaon Ramsès II, et Arsinoé II (316 av. J.-C.).
Pouvoir et liberté
À travers l'étude de statues, de fresques, de pièces de monnaie, de temples, d'objets personnels et de tombes, Joann Fletcher dévoile l’influence remarquable de ces femmes, dont le pouvoir et la liberté étaient sans pareils dans le monde ancien. Cette fascinante promenade à travers vingt-trois siècles nous emmène au temple funéraire de Deir el-Bahari, au musée du Caire, à Louxor, à la Chapelle rouge du temple d'Amon à Karnak, à la pyramide de Khéops, au temple d'Abou Simbel, dans la Vallée des Reines à Thèbes ou sur l'île de Philae, à la rencontre de ces femmes, filles, épouses et mères, qui furent aussi guerrières, bâtisseuses, prêtresses et conquérantes... Nous découvrons ainsi le rôle considérable qui fut le leur, de la politique à la diplomatie en passant par la religion – on attribuait même à certaines un pouvoir d'ordre divin. Le film revient également sur le rôle des femmes dans la mythologie égyptienne, notamment à travers les déesses Isis et Hathor."
Mon avis :
Une très bonne surprise. Non seulement ce documentaire permet d'en apprendre plus sur des figures importantes de l'histoire égyptienne, injustement passées sous silence ou minorées par les historiens, mais en plus il le fait sans donner dans le tape-à-l'oeil. Joann Fletcher se met un brin en scène, mais elle fait montre d'une grande pédagogie. Le résultat donne, à mon avis, une bonne idée du vrai travail des antiquisants : on jongle avec les inscriptions, la correspondance diplomatique entre l'Egypte et les Hittites, le programme pictural des grands monuments destinés à alimenter la propagande royale, on apprend à comprendre les symboles employés sur les monnaies, etc.
Le disque de Phaïstos
Documentaire, Allemagne, 2015. Réalisation : Michael Gregor. Diffusé sur Arte en février 2016.
Présentation sur le site d'Arte+7 :
"Le disque de Phaistos, pièce majeure du musée d'Héraklion, en Grèce, est un artefact en terre cuite de seize centimètres de diamètre, comportant 45 motifs différents. Disposés le long d'une spirale, les 242 signes qui le composent sont longtemps restés indéchiffrables. Découverte en 1908 par l'archéologue italien Luigi Pernier, sur un chantier de fouilles en Crète, la pièce vieille de trois mille six cents ans serait un témoignage exceptionnel de la culture minoenne. Elle représenterait surtout le premier système d'écriture connu en Europe ! Le linguiste Gareth Owen en est convaincu : il dit avoir enfin décrypté et traduit les hiéroglyphes du disque : une prière à la déesse-mère minoenne, Astarté.
Géniaux faussaires
Mais Jerome Eisenberg, expert new-yorkais en art de l'Antiquité, estime que cet objet est une honteuse contrefaçon. Il a en effet repéré nombre d'incohérences : bon état du disque, provenance et cuisson de l'argile, symboles utilisés... Tout porte à croire que le trésor archéologique provient de géniaux faussaires, aux ordres de Luigi Pernier. En effet, au moment de la "découverte", le chantier de fouilles de Phaistos était au point mort. Selon Eisenberg, Pernier aurait commandé le fameux disque à Émile Gillérion, un copieur suisse très doué qui travaillait avec lui. Il suffirait d'analyses pour enfin lever le voile sur cette affaire, mais le conservateur d'Héraklion s'y oppose fermement. Selon lui, l'objet est trop fragile pour être déplacé..."
Mon avis :
Un très bon documentaire qui replace la découverte du disque de Phaïstos dans le contexte des recherches archéologiques de l'époque et qui, sans prétendre trancher, expose les arguments des experts pour ou contre l'authenticité de l'artefact. Le rythme est soutenu mais posé, les interviews nombreuses, les expertises scientifiques sont présentées sous l'angle de la recherche, les séquences de reconstitution sont en nombre limité et pas trop kitsch et la musique sait rester discrète. L'ensemble montre qu'il n'y a pas besoin de donner dans le spectaculaire ou le sensationnalisme pour réaliser un film prenant et instructif.
Au nom d'Athènes
Docu-fiction en deux parties ("Vaincre à Marathon" et "Divine Salamine"). France, 2012. Réalisation : Frabrice Hourlier. Arte France. Diffusé sur Arte en 2012. Edité en DVD par Chiloe Productions.
Présentation de Vaincre à Marathon sur le site d'Arte+7 :
"En 499 avant J.-C., Milet, une cité grecque d’Asie mineure, se révolte contre le joug de l'Empire perse avec le soutien des cités indépendantes d'Athènes et d'Érétrie. Darius, grand roi de l’Empire perse, décide de laver cet affront en lançant une expédition punitive contre les cités rebelles. Après avoir repris et rasé Milet en - 494, l’armée perse met Érétrie à feu et à sang, réduisant sa population en esclavage. À Athènes, l'inquiétude grandit. Pourtant, l'influent stratège Miltiade, outré par les exactions perses, choisit de rejeter l'offre d’allégeance des ambassadeurs de Darius. En 490 avant J.-C, l’affrontement est inévitable. Le commandement perse décide de débarquer à Marathon, afin d'attirer les Athéniens en dehors de leur cité. Contre toute attente, les 10 000 hoplites grecs, mettent en déroute l’armada des Immortels sur la plaine de Marathon. La victoire est éclatante et les Athéniens ébranlent une première fois le pouvoir d’un Empire perse qui a cessé d’être invincible."
Présentation de Divine Salamine sur le site d'Arte+7 :
"Dix après la bataille de Marathon, Xerxès, héritier de Darius, s’apprête à prendre sa revanche face aux Athéniens. Après plusieurs années de préparation, il lance une armée de plus d’un million d’hommes à l’assaut de la Grèce continentale. Malgré l’alliance des principales cités, de Sparte à Corinthe, les Grecs essuient plusieurs revers. Devant la menace, les Athéniens évacuent leur cité, que les Perses s’empressent de mettre à sac et de livrer aux flammes.
En septembre 490 avant J.-C., Thémistocle, successeur du stratège Miltiade, décide d’affronter la flotte perse au large de l’île de Salamine. Plus puissants, les navires hellènes anéantissent leurs ennemis sous les yeux de Xerxès, qui assiste à la bataille depuis un point d’observation sur la côte. Cette victoire sans précédent assure la prééminence d’Athènes sur la mer Égée pour les siècles à venir."
Mon avis :
Fabrice Hourlier ayant à son actif des docu-fictions parfois plus pseudo-historiques que réellement historiques (la version télévisée de Métronome de Lorànt Deutsch...), j'aborde toujours ses films avec une grande circonspection. Son diptyque Le Destin de Rome réussissait à être à peu près correct. Malheureusement, je ne peux pas en dire autant que celui-ci, consacré à l'histoire des guerres médiques.
Sur le plan formel, les qualités et les limites sont les mêmes que celles du Destin de Rome. Des acteurs s'exprimant en langues anciennes, ce qui est très bien pour le grec ancien, un peu plus tiré par les cheveux pour l'empire perse puisqu'on ne connaît pas assez le vieux perse pour pouvoir le reconsttuer aussi bien à l'écran : Hourlier a donc fait parler Darius et Xerxès en persan actuel, un mélange d'époques maladroit à mon goût. Les images de synthèse au budget serré font un travail potable, quoiqu'elles restent un peu sombres. La réalisation use et abuse des travellings trop rapides qui donnent une impression de flou et ne laissent pas profiter des images.
Mais c'est sur le fond que mes réserves sont les plus grandes. Fabrice Hourlier a visiblement vu 300 de Zack Snyder d'après le comic de Franck Miller, et il a envie de faire quelque chose d'aussi spectaculaire, plein d'action, de muscles et de soldats qui se tapent dessus. Après tout, c'est d'une guerre que nous parlons ici. Certes ! Mais je m'interroge, dans la deuxième partie, sur l'intérêt des longues séquences montrant l'entraînement de Xerxès occupé à manier des épées torse nu, alors qu'il n'est jamais allé au combat lui-même dans cette guerre. Le résultat est tout aussi kitsch et homoérotique que 300, ce qui n'est pas mal en soi, mais n'est pas le but d'un documentaire.
Autre chose : toutes sortes de détails dans les costumes, le mobilier, l'architecture ou encore les coutumes perses sont susceptibles de paraître surprenants ou ridicules pour le spectateur non antiquisant : pourquoi diable ne pas les avoir expliqués ?
Plus gênant encore, la façon dont le documentaire reprend sans grande distance critique le point de vue athénien sur les événements, et donc la présentation de l'empire perse comme une sorte de masse informe d'esclaves décérébrés. Les interventions d'historiens peinent à compenser cette démarche de réalisation et m'ont en bonne partie laissé sur ma faim.
Bref, un échec, qui donne trop dans le tape à l'oeil faute d'avoir su garder en tête son véritable but (diffuser un savoir précis de façon claire et non pas imiter Hollywood).
Le Dernier Gaulois
Docu-fiction. France, 2015. Réalisation : Samuel Tilman. France 2. Diffusé sur France 2 en 2015.
Mon avis :
Autres critiques : Critique par Vincent Arquillière dans Télérama (26 décembre 2015).
L'Affaire Sextus, 81 avant J.C. (Murder in Rome)
Docu-fiction. Royaume-Uni, 2005. Réalisation : Dave Stewart. BBC, Discovery Channel. Diffusé sur France 3 en 2006. Docu-fiction diffusé dans la série "Time Watch".
Mon avis :
Un très bon docu-fiction montrant Cicéron confronté à sa première affaire importante, dont les enjeux politiques sont assez délicats pour mettre en danger sa carrière voire sa vie. Le scénario reprend les grandes lignes du Pro Roscio Amerino, le discours de Cicéron dans cette affaire. Nous suivons Cicéron à l'oeuvre, nous le contemplons, comme la foule, en train de déployer ses qualités d'orateur. Son leitmotiv : Cui bono ? "A qui profite (le meurtre) ?" La mise en scène se rapproche un peu trop de la procédure du droit britannique ou américain dans les interrogatoires des témoins, mais la voix off compense en commentant, en expliquant, en précisant le contexte historique.
Un très bon docu-fiction, donc... qui n'est pas disponible en DVD ! Par Charon ! Quel est l'intérêt de prendre le temps et l'argent de faire un documentaire, si on ne se donne pas la peine de le diffuser correctement ? Il ne nous reste qu'à le regarder en ligne sur des sites interlopes. Et ceux qui ne comprennent pas l'anglais, tant pis pour eux ? Vraiment, c'est trop bête. A quand enfin une édition DVD (et en français, tant qu'à faire) ?
Autres critiques : page consacrée à ce docu-fiction sur Peplums.info.
Le Dernier Jour de Pompéi (Pompeii : The Last Day)
Docu-fiction. Royaume-Uni, 2003. Réalisation : Peter Nicholson. BBC. Edité en DVD par France télévisions distributions.
Présentation sur la jaquette du DVD français :
"Le Dernier Jour de Pompéi retrace la plus grande catastrophe naturelle de l'antiquité - l'éruption du Vésuve, en 79 après J.C., il y a presque 2000 ans. Ce film est l'histoire authentique des dernières 24 heures de Pompéi. Une tragédie vue à travers les yeux de ceux qui l'ont vécu (sic), qui ont essayé de s'échapper, et qui sont morts, mais aussi du seul et unique survivant. La description de ce désastre, conté par Gaius Plinius Minor, reste à ce jour incroyable. L'histoire du dernier jour de Pompéi a pu être connue par plusieurs indices, tels les corps des victimes ou les objets de la vie quotidienne figés dans la lave."
Mon avis :
Le Dernier Jour de Pompéi est pour moi un exemple de docu-fiction réussi, en dépit des multiples périls du genre. Les personnages que l'on suit tout au long du film ont été réimaginés à partir d'allusions et d'indices épars trouvés dans les ruines, et leurs actes tiennent donc en bonne partie de la fiction. Mais grâce au commentaire en voix off et aux nombreuses interventions d'antiquisants, le spectateur ne s'y perd jamais : chaque action, parole ou déplacement des personnages est le prétexte à un commentaire intelligent sur la vie à Pompéi à l'époque, à une séquence détaillant comment les archéologues ont pu prouver tel ou tel détail des événements de l'éruption, etc.
Ainsi, bien qu'il s'empare d'un sujet abondamment traité dans la fiction et choisisse un titre directement inspiré du roman Les Derniers Jours de Pompéi d'Edward Bulwer-Lytton et des nombreux péplums qui en ont été tirés, ce docu-fiction accomplit dans l'ensemble un très bon travail de vulgarisation scientifique. Un documentaire plus court fourni sur le DVD, Les Mystères de Pompéi, permet de se plonger davantage dans la recherche elle-même une fois votre curiosité éveillée par le docu-fiction.
Autres critiques : page consacrée au docu-fiction sur le site Peplums.info.
Présentation du film sur le site Arte+7 :
"Au premier siècle de notre ère, l'édification du Colisée a ouvert une nouvelle dimension dans la vie d'une cité moderne : jamais divertissement, politique et justice n'avaient été rassemblés dans un lieu aussi colossal, populaire et fonctionnel. Le Colisée symbolisa la gloire de l'Empire romain tout en réussissant la synthèse des savoirs architecturaux les plus avancés de l'époque.
Selon les historiens, c'est le geste fondateur de la société du spectacle. Au premier siècle de notre ère, l'édification du Colisée (achevé en 80) a ouvert une nouvelle dimension dans la vie d'une cité moderne : jamais divertissement, politique et justice n'avaient été rassemblés dans un lieu aussi colossal, populaire et fonctionnel. Plus impressionnant édifice jamais construit par les bâtisseurs de l'Antiquité, le Colisée symbolisa la gloire de l'Empire romain tout en réussissant la synthèse des savoirs architecturaux les plus avancés de l'époque. C'est l'empereur Vespasien qui initie le projet de l'amphithéâtre. Ses visées sont politiques : rien n'est trop beau pour courtiser son peuple, impressionner ses adversaires locaux et décourager les ennemis d'un Empire qui succède à la Grèce comme superpuissance occidentale. Il faudra moins de dix ans pour concevoir ce monstre ovale de 138 mètres de long et 50 de haut, un record de vitesse pour l'époque. Cinquante mille spectateurs y assistent à différentes heures de la journée à des "séances" d'une stupéfiante densité. Le matin s'y déroulent des scènes de chasse – où de vrais animaux sont tués –, le midi des tribunaux de justice (avec exécution immédiate en cas de condamnation à mort), et l'après-midi des combats de gladiateurs, adulées par tous à l'égal de rock stars. Les prouesses techniques alors mises en œuvre suscitent encore l'admiration au XXIe siècle : brumisateurs géants pour rafraîchir le public, ascenseurs pour faire surgir les animaux dans l'arène, auvents dépliables pour l'ombre… Un luxe inouï qui atteint son apogée lors de véritables batailles navales – où des bateaux grandeur nature naviguent sur un lac artificiel.
Outil médiatique
Le film de Pascal Cuissot et Gary Glassman relève le défi de cette extravagance créative par l'ampleur de son dispositif. Si des plans somptueux donnent une vision complète du joyau architectural, ce nouveau volet de la collection "Monuments éternels" ne se contente pas d'offrir un panorama spectaculaire et inédit de l'édifice. À la fois récit héroïque et enquête historique, il restitue la complexité du Colisée dans ses dimensions technique, artistique et humaine, dressant le portrait en creux de l'époque qui l'a vu naître. S'appuyant sur des expériences in situ ou des reconstitutions grandeur nature, archéologues et historiens en dévoilent les coulisses. Ils décryptent la véritable nature du monument : un outil médiatique au servir du pouvoir impérial."
Mon avis :
Un documentaire solide qui montre l'état le plus récent (à sa sortie) des recherches sur le Colisée. On sent aussi que l'utilisation des images de synthèse est de mieux en mieux intégrée aux documentaires au fil du temps : tandis que dans les années 2000 (et encore dans certains docu-fictions des années 2010), les images de synthèse étaient encore mises en vedette et faisaient l'objet de toutes les attentions de la production au point qu'on négligeait le commentaire savant lui-même, ce n'est plus le cas dans des documentaires comme celui-ci, où l'ordinateur est devenu un outil de vulgarisation parmi d'autres. Le choix de la forme du documentaire "classique" plutôt que d'un docu-fiction doit aussi y être pour quelque chose.
En revanche, ce documentaire garde un côté "grosse production" dans la mesure où il montre des chercheurs disposant d'un déploiement de moyens financiers et techniques qui feraient rêver bien des universitaires. On sent que le Colisée est un cas à part et que les chercheurs et les réalisateurs du documentaire ont pu profiter de l'enjeu touristique que représente la visibilité médiatique du monument.
Carnuntum, la cité perdue des gladiateurs
Docu-fiction. Autriche, 2015. Réalisation : Klaus T. Steindl, Klaus Fiechtenberger. Diffusé sur France 4 en février 2016.
Présentation sur le site Pluzz :
"Comment vivaient les gladiateurs et qui étaient-ils ? Pour la première fois, grâce à des scanners de sols, une nouvelle technologie, des archéologues ont pu détecter les traces de toute une école de gladiateurs sur le site de Carnuntum, situé à trente kilomètres de Vienne. Vieux de 1700 ans, d'une superficie de 11 000 mètres carrés, ce lieu, rempli de vestiges, constitue un site unique au monde. Les premiers résultats ont déjà permis d'identifier des hébergements, des bains et des zones d'entraînement."
Mon avis :
Un docu-fiction convenable, qui a le mérite de faire connaître les fouilles de Carnuntum et de donner une idée assez précise de la vie des gladiateurs, par l'intermédiaire du parcours d'un gladiateur fictif baptisé Atticus. Il s'étend moins sur les détails de la vie et des combats des gladiateurs que le docu-fiction dela BBC Gladiateurs (voyez plus haut). Mais il montre des reconstitutions de combats pertinentes qui tordent le cou à nombre de clichés. Certains plans montrent aussi le rôle des arbitres, munis de leur bâton, qui intervenaient très souvent dans le combat et qu'on oublie trop souvent.
Le film prend le parti de faire alterner les séquences portant sur les fouilles et les techniques de reconstitution des bâtiments avec les séquences de fiction, ce qui donne parfois l'impression de partir un peu dans tous les sens, mais le résultat reste correct. J'ai repéré une ou deux séquences de reconstitution où un laniste déroule un parchemin en le tenant dans le sens portrait (le sens de la hauteur), alors que les parchemins antiques se déroulaient dans le sens paysage (le texte était réparti en petites colonnes). Cela reste un détail. Plus criticable selon moi est la mention faite du stoïcisme en lien avec la supposée philosophie de vie des gladiateurs. La voix off convoque les Pensées pour moi-même de Marc Aurèle, et des spectateurs mal informés par ailleurs pourraient facilement s'imaginer que le stoïcisme était une philosophie propre aux gladiateurs, voire créée par eux, alors qu'il n'en est rien : c'est là un rapprochement fait par le docu-fiction, rapprochement pas très clair, voire hasardeux. C'est d'autant plus gênant que c'est là-dessus que le film se termine, sur des considérations vaguement nihilistes qui donnent une idée distordue et réductrice de la pensée stoïciste. Vivement un documentaire qui parle correctement des philosophies antiques.
Les Derniers Secrets de l'armée de terre cuite
Documentaire. Royaume-Uni, 2014. Réalisation : Ian Bremner.
Présentation sur le site d'Arte+7 :
"Comment et pourquoi l'impressionnant régiment d'argile enseveli avec la dépouille du premier empereur chinois a-t-il été constitué au IIIe siècle av. J.-C. ? Un documentaire captivant, basé sur les dernières trouvailles archéologiques.
La légion de terre cuite enterrée avec le premier empereur de Chine Qin Shi Huangdi a été découverte en 1974. Les neuf mille guerriers modelés devaient assurer la protection du souverain dans l'au-delà et l'aider à régner depuis son tombeau. Cette impressionnante armée comprenait des unités de cavalerie et d'infanterie, équipées de chevaux, de chars et d'armes, mais aussi des fonctionnaires, des acrobates, des lutteurs, des concubines. Jusqu'à présent, près de mille statues ont été mises au jour, mais la majeure partie du site reste inexplorée. Quatre opérations de fouilles en cours révèlent des informations inédites sur le mausolée et ses occupants.
Mystères funéraires
Jour après jour, les archéologues exhument de nouvelles pièces tandis que des spécialistes testent les armes pour décrypter les matériaux et les techniques sophistiquées employés pour leur construction. Croisant les résultats de ces études, ce documentaire, qui combine témoignages d'experts, reconstitutions et séquences d'animation, réécrit l'histoire du plus grand site funéraire au monde."
Mon avis :
Un documentaire sur la fameuse armée de terre cuite de la tombe de l'empereur Qin. (Je l'ai vu depuis trop longtemps pour bien me rappeler sa qualité.)
Les Soldats nus de l'empereur Han
Documentaire. Royaume-Uni, 2014. Réalisation : Lynette Singer. Norddeutscher Rundfunk (NDR).
Présentation sur le site d'Arte+7 :
"L’armée de terre cuite du premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi, est considérée comme la huitième merveille du monde. Mais il en existe une deuxième, découverte dans les années 1990, datant de la dynastie des Han. Ce documentaire invite à un fascinant voyage dans le temps et nous plonge deux mille ans en arrière, pour explorer les origines de la Chine.
Composée de soldats, mais aussi de divers représentants de la société chinoise, cette seconde armée de terre cuite a été constituée environ un demi-siècle après celle de Qin. Une découverte archéologique extraordinaire, tant elle symbolise un point de rupture dans l’histoire de l’empire du Milieu, soit le passage de la dynastie guerrière des Qin à celle des Han, incarnant paix et prospérité. Contrairement aux guerriers Qin, aux visages fiers et armés de pied en cap, ceux qui accompagnent l’empereur Han Jingdi, aux traits plus doux, sont nus. Certains semblent même esquisser un sourire. Dans cet immense site funéraire, on estime à 40 000 le nombre des statues figurant celles et ceux qui devaient accompagner l’empereur après sa mort.
Une influence déterminante
Avec un règne de plus de quatre siècles, les Han détiennent le record de longévité des dynasties chinoises. Ils exercèrent une influence déterminante sur la langue, la philosophie, la culture, l’art, l’artisanat et les techniques. Et les structures politiques et sociales qu’ils instaurèrent ont encore un impact sur la civilisation chinoise contemporaine. Scènes reconstituées avec précision, séquences d’animation permettant de mieux appréhender les impressionnantes dimensions du tombeau... : ce documentaire invite à un fascinant voyage dans le temps et nous plonge deux mille ans en arrière, pour explorer les origines de la Chine."
Mon avis :
J'ai vu ce documentaire depuis trop longtemps pour donner un avis précis à son sujet. Il me semble qu'il n'était pas mal. Il a au moins le mérite de présenter une autre armée de céramique que celle de la tombe de l'empereur Qin, qui est de loin la plus connue.
Une Vallée des rois en Chine
Documentaire. Nouvelle-Zélande, 2010. Réalisation : Steven R.Talley. Arte France.
Présentation sur le site d'Arte+7 :
La Chine compte de très nombreux tumulus de forme pyramidale, situés dans un rayon de cent kilomètres autour de X’ian, la capitale de la province de Shaanxi. Découvertes au début du XXe siècle par les Européens, ces pyramides abritent des sépultures de taille variable. Les plus grandes, au nombre de soixante-cinq, ont été bâties en l’honneur des premiers empereurs, qui croyaient à la vie dans l’au-delà. L’un de ces édifices, qui a nécessité le travail de 700 000 hommes, renferme la dépouille de l’empereur Qin, conquérant et unificateur de la Chine au IIIe siècle avant J.-C., dont on connaît la gigantesque armée de terre cuite réalisée pour son mausolée. Les chroniques de l’historien Sima Qian indiquent que sa pyramide était dotée d’un système de protection très élaboré incluant des pièges, et qu’elle reposait sur un lac de mercure en mouvement.
Alliant images de synthèse, séquences de reconstitution, témoignages d’historiens et archives de missions archéologiques, ce documentaire fascinant nous emmène à la découverte d’un trésor hors du commun.
Mon avis :
Un documentaire convenable qui replace dans un contexte plus large la fameuse armée de terre cuite de la tombe de l'empereur Qin (sur laquelle ont déjà été réalisés de très nombreux documentaires).
Les Secrets de la momie tatouée
Documentaire. Réalisation : José Manuel Novoa. 2012. Diffusé sur France 5 le 4 septembre 2015.
Présentation sur le site "Pluzz" de France Télévisions :
"Au printemps 2006, sur la côte nord du Pérou, une équipe d'archéologues découvre, dans une pyramide de la civilisation Moche, une momie vieille de 1700 ans. La richesse des armes et des bijoux qui l'entourent atteste qu'il s'agit d'un dignitaire de haut rang. Or ce personnage est une femme, ce qui bouleverse les théories jusqu'alors en vigueur sur les civilisations péruviennes précolombiennes. Bien plus anciens que les Incas, les Moche sont apparus voilà bientôt deux mille ans. L'examen de la momie fournit aux scientifiques des détails précieux sur la croissance, l'état de santé et la mort d'une femme noble de cette époque. Quant aux tatouages qu'elle porte, ils pourraient bien donner la clé permettant de connaître son rôle social et ses activités."
Mon avis :
Un documentaire sur la momie surnommée la "dame de Cao", une souveraine de la civilisation moche (prononcez "motché") ensevelie autour de 450 après J.-C. et momifiée naturellement grâce à un concours de circonstances rare dans cette région où les corps sont généralement abîmés par les perturbations provoquées par El Niño. Le film fait alterner les interventions de chercheurs, les images de la découverte de la tombe et quelques images de reconstitutions costumées ou en images de synthèse. L'étude de cette sépulture exceptionnellement bien conservée enseigne beaucoup de choses sur la société moche, qu'il s'agisse de la momie elle-même, des objets qui l'accompagnent (dont d'étonnants et magnifiques bijoux de nez et des céramiques représentant des visages d'un réalisme et d'une expressivité époustouflants) ou encore de ses tatouages caractéristiques des guérisseurs.